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PROTHÈSE DE HANCHE PAR
MINI-INCISION
INTRODUCTION
Depuis les années 60 la prothèse
de hanche a révolutionné le traitement de l’arthrose invalidante. Au
cours de ces dix dernières années le nombre d’implantation n’a cessé
de progresser passant de 60000 à 100000 par an.
Parallèlement aux différentes techniques classiques se développe une
nouvelle approche chirurgicale moins invasive et dont le premier
bénéfice visible est la faible dimension de la cicatrice : moins de
10 centimètres versus 20 à 25 centimètres
Cette chirurgie
respecte au maximum les muscles. Les avantages sont alors multiples
: pertes sanguines moindres, taux de luxation diminué, récupération
fonctionnelle plus rapide et rééducation à domicile plus aisée.
Une technique précise ainsi que l’expérience du chirurgien compense
les contraintes liées à l’étroitesse de l’incision. L’intervention
décrite dans cet article a reçu le prix du Congrès Français
d’Orthopédie (SOFCOT 2006). La discussion portera sur les avantages
et inconvénients d’une telle approche.
TECHNIQUE OPERATOIRE
La hanche est défendue par un appareil musculaire puissant. Pour
aborder cette articulation la voie postérieure est utilisée par la
majorité des chirurgiens. L’emploie de la technique mini invasive
postérieure se caractérise par un respect des muscles associé à une
fermeture de la capsule qui entoure l’articulation.
L’abord superficiel
L’incision cutanée mesure 9 cm. Elle passe obliquement par un
point situé un centimètre en arrière du grand trochanter. De son
positionnement précis dépend l’aisance opératoire.
Le plan
cutanéo-graisseux est incisé. L’aponévrose du grand fessier
apparaît. Celle-ci est ouverte. Le muscle grand fessier est alors
discisé de façon atraumatique dans le sens de ses fibres. Un cadre
de Charnley est mis en place. Il maintiendra écarté le grand fessier
durant toute l’intervention.
L’abord profond
Sous le plan musculaire superficiel les seules structures
musculaires visibles sont le moyen fessier vers le haut et le carré
fémoral vers le bas. Ces deux muscles encadrent un volumineux
surtout graisseux. Celui-ci est récliné vers l’arrière laissant
apparaître les muscles pelvitrochantériens.
Le muscle jumeau
inférieur épais et charnu est sectionné puis le tendon du muscle
obturateur interne et le fin jumeau supérieur. Le tendon puissant et
nacré du pyramidal est écarté vers le haut.
La capsule est
ouverte en T sans être réséquée.
Les deux volets capsulaires
supérieur et inférieur sont placés sur fils tracteurs.
Le temps osseux
La hanche est luxée en flexion-adduction-rotation interne. Le
col fémoral est sectionné à la scie oscillante à partir de la
fossette digitale.
L’exposition du cotyle est obtenue par
trois écarteurs disposés de façon circulaire. A chaque temps une
position différente du membre facilite leur mise en place.
•
L’écarteur antérieur s’accroche en avant de la corne antérieure du
cotyle.
• Le tendon du pyramidal et le lambeau capsulaire
supérieur sont réclinés vers le haut. Leur fixation est assurée par
un clou de Stenman. Ce geste est aidé par une abduction du membre.
• Dans le bas de l’incision l’écarteur contre coudé est facilement
positionné en dessous de la corne postérieure du cotyle.
Le
cotyle osseux est préparé par fraisage progressif pour obtenir une
cavité circulaire sur un os avivé. Un cotyle prothétique de même
taille est impacté.
Dans cette voie d’abord le travail fémoral
ne présente pas de difficultés particulières.
Un écarteur
surélève le fémur et assure une exposition dans l’axe de la
diaphyse.
Le passage des râpes successives s’effectue dans l’axe
de l’incision.
Une fois l’empreinte faite la tige fémorale est
mise en place.
La
fermeture
La prothèse est réduite en
traction rotation interne. Le tendon du pyramidal reprend sa place.
Il croise obliquement la partie postéro supérieure du cotyle.
Les
deux volets capsulaires sont affrontés. Plusieurs points sont noués
sur la branche montante du T capsulaire.
L’aponévrose du grand
fessier est suturée. La peau est refermée par un surjet intra
dermique.
A qui s’adresse
la chirurgie mini invasive
Cette chirurgie
s’adresse à la plus part des patients.
L’âge et le surpoids ne
sont pas des contre-indications. En effet, la moindre agression
musculaire bénéficie pleinement aux personnes âgées. De même, le
surpoids n’est pas un obstacle à la chirurgie mini invasive. Les
muscles seront respectés à l’identique. Seule l’ouverture de la peau
sera plus importante.
Cependant, dans certains cas, cette
chirurgie n’est pas applicable. Notamment pour traiter certaine
malformation dont la plus fréquente est la luxation congénitale de
hanche. Il en est de même des reprises sur des hanches déjà opérées
par chirurgie classique.
Pour le chirurgien, l’acquisition d’un
matériel adapté est nécessaire ainsi que l’obligation de se former à
cette technique.
AVANTAGES
ET INCONVENIENTS
Un débat d’actualité
L’apparition des premières publications sur le sujet [Goldstein
et al. (1), Wenz et al. (2)] a été à l’origine d’un débat passionnel
qui n’est pas sans rappeler celui des débuts de l’arthroscopie dans
les années 80.
Pour ses détracteurs [Woolson et al. (3), Wright
et al. (4)] l’étroitesse de l’incision et le moins bon contrôle
visuel augmentent les risques d’atteinte du nerf sciatique. De plus,
le chirurgien peut être gêné par un manque de repère pour
positionner la prothèse. Ces risques sont réels et demandent à
l’opérateur un bon entraînement ainsi qu’une attention soutenue.
Pour ses défenseurs [Digioia III et al. (5), Chung et al. (6)]
les suites opératoires sont plus simples, la récupération plus
rapide et le taux de complication identique.
Depuis 2005
plusieurs publications prospectives et comparatives confirment
l’apport bénéfique de la voie mini invasive [Chimento et al. (7),
Ogonda et al. (8), Nakamura et al. (9), Chiron et al. (10)].
Celles-ci font état de pertes sanguines moindres, d’une récupération
fonctionnelle plus rapide, d’une durée d’hospitalisation plus courte
suivie d’un retour à domicile plus fréquent.
La luxation prothétique
La luxation est la complication la plus fréquente de l’abord
postérieure standard. Son taux est chiffrée à plus de 2% dans la
plus part des publications lorsque la capsule articulaire est
réséquée et le tendon du muscle pyramidal sectionné. Notre réflexion
portera volontairement sur l’incidence de la technique mini invasive
sur cette complication de la voie standard.
Dés 1996 la
restauration de la capsule articulaire a fait l’objet de nombreux
travaux. Scott au Current concept (12) puis Pellisi et al. (13)
recommandent une suture capsulaire avec un taux de luxation passant
de 4% à 0% pour l’un et de 6,2 à 0,8% pour le second. Plusieurs
études viennent confirmer ces résultats. La série randomisée de Chiu
et al. (14) : 2,3% - 0% puis celles de Goldstein et al. (15) : 2,8%
- 0,6% et de Dixon et al. (16) avec un taux de luxation de 0,4% pour
255 hanches opérées.
Chez ces auteurs la volonté de restaurer
le plan capsulaire est une constante. La technique employée suit
certaines variantes : pour les uns le lambeau capsulaire inférieur
est suturé à la capsule supérieure [Goldstein et al. (15), Swanson
et al. (17)] ou sur le moyen féssier [Scott (12), Dixon et al.
(16)]. Pour les autres la suture se veut plus complète avec une
réinsertion de la capsule et des muscles rotateurs externes sur le
grand trochanter [Mahoney et al. (18), White et al. (19)].
Ces
études font état d’un taux de luxation très inférieur à 1% versus 2%
en standard.
Au niveau musculaire le pyramidal est un muscle
coapteur de la hanche.
D’après les travaux biomécaniques de
Snijders et al. (20) lors de la première étape du mouvement luxant,
lorsque la hanche est fléchie à 90° et mise en adduction, le
pyramidal se tend et s’étire de près du quart de sa longueur. Il se
comporte alors comme un hamac postérieur anti luxation. La chirurgie
mini invasive conserve son attache tendineuse sur l’os
trochantérien. Cette option est préférable à la section suivie d’une
réinsertion : dans ce cas les contrôles par marqueurs radios opaques
montrent un lâchage des sutures dans 90% des cas (21).
La récupération fonctionnelle et
la rééducation
Le
pyramidal est un muscle très résistant à la fatigue qui joue un rôle
dynamique et proprioceptif lors de la marche [Hitomi et al. (22)].
Lors du passage du pas, le pied en appui, le muscle
pyramidal exerce une traction horizontale de son attache tendineuse
sur le grand trochanter jusqu’à son insertion musculaire sur le
sacrum.
Lors de la prise d’appuis au sol cette tension, proche de
l’horizontale, verrouille l’articulation Sacro iliaque (SI) et
constitue un frein à la rotation arrière du bassin. Le pas d’élan
controlatéral s’appuit alors sur un bassin fixé. La rééducation à la
marche s’en trouve grandement facilitée.
Dans les faits la force
musculaire du patient est testée avant l’intervention. Si l’appui
monopodal est tenu 3 secondes du côté à opérer alors la marche se
fera avec une seule canne dés le cinquième jour après l’opération
ainsi que la monter-descente des escaliers.
La rapidité de la
récupération fonctionnelle est liée aux tonus des muscles fessiers
et pyramidal conservés par le patient et respectés par le
chirurgien.
CONCLUSION
La chirurgie mini invasive de la
hanche se caractérise par une épargne maximum des éléments
musculaires et capsulaires. La technique postérieure, présentée ici,
associe respect du muscle pyramidal et fermeture de la capsule
articulaire.
Cette chirurgie demande un apprentissage prudent
et progressif. Pour le chirurgien habitué à la voie standard la
chirurgie mini invasive offre un contrôle visuel limité à travers
une incision étroite. Des méthodes précises d’installation et
d’exposition ainsi que l’expérience du chirurgien compensent ces
contraintes.
Pour ses défenseurs l’épargne musculaire
participe à la rapidité ainsi qu’à la qualité du rétablissement. Les
pertes sanguines sont moindres, la récupération fonctionnelle plus
rapide et le retour à domicile plus fréquent.
Soulignons que
cette technique conservatrice oppose à la luxation une double
contention postérieure.
L’une passive : la capsule articulaire
suturée. L’autre active : le muscle pyramidal.
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Calcul du débattement
d'une prothèse de hanche et diamêtre de tête